L'affouillement est une cavité située à la base d’un pont ou d’un mur, créée par le cours d’eau franchi par le pont ou longeant le mur. Il peut à terme déstabiliser l'ouvrage et le conduire à sa ruine. Il existe plusieurs méthodes pour traiter un affouillement en fonction de son importance. La réparation peut s'avérer complexe et faire appel à des intervenants spécialisés.
L’affouillement est une cavité située à la base d’un pont qui franchit un cours d’eau ou d’un mur qui borde un cours d’eau. Cette cavité se crée au fil du temps au niveau des fondations du pont ou du mur.
L’affouillement peut être dû à la dégradation des éléments de protection de la base du pont comme des enrochements ou à leur absence, ou à l’action du courant du cours d’eau, notamment en période de crue, ou à une évolution du lit du cours d’eau.
Les actions du cours d’eau contribuent à éroder la fondation du pont ou du mur et, peuvent conduire à la ruine de l’ouvrage si l’affouillement devient très important au point de remettre en cause la stabilité des appuis.
Vous pouvez consulter la fiche ressource "Un affouillement d’un pont ou d’un mur : c’est quoi ? comment le détecter ?", qui vous explique ce qu'il faut faire avant de réparer votre pont.
Une surveillance régulière mais aussi un contrôle juste après des événements exceptionnels, tels qu'une crue par exemple, sont à mettre en place pour suivre l'évolution ou l'apparition d'un affouillement. Ceci vous permettra de déceler les signes précurseurs d'une ruine et d'anticiper la mise en place de mesures de sécurité si nécessaires.
Cas 1 - Affouillement léger
On parle d'un affouillement léger lorsque la cavité est de faible ampleur, d'une longueur maximale de 2 mètres et d'une profondeur maximale de 50 cm.
En règle générale, ces affouillements ne rendent pas visibles les fondations ou les têtes de pieux de votre pont ou mur. L'affouillement peut alors être comblé soit par du béton, soit avec des matériaux identiques à ceux d'origine, par exemple de la maçonnerie.
Cas 2 - L'affouillement découvre la partie supérieure des fondations profondes ou des pieux
Ce cas de figure est plus problématique, il faut alors connaître l'état et la nature des fondations pour traiter correctement l'affouillement.
Dans un premier temps : évaluer les parties visibles des pieux pour définir la nature des travaux.
Les pieux peuvent être en béton armé, ou en bois pour les ouvrages les plus anciens (cas le plus courant des voûtes en maçonnerie).
Les pieux découverts sont en effet soumis à une abrasion par l'action du cours d'eau, par exemple lors d'une crue. Par ailleurs, les pieux en bois exposés à l'air libre peuvent pourrir.
Si les fondations ne sont pas altérées, le comblement de l'affouillement par du béton peut être envisagé. La méthode d'exécution des travaux doit permettre un remplissage efficace de tout l'affouillement.
Si les têtes de pieux sont altérées, il est possible de les réparer avant de combler efficacement l'affouillement.
Cas 3 - L'affouillement est de grande ampleur et d'autres désordres sont visibles
Les autres désordres visibles sur votre pont peuvent être une déformation, de la fissuration ou fracturation des appuis, une désorganisation de la maçonnerie, un basculement des appuis...
Les fondations sont alors peut-être devenues défaillantes, et, dans ce cas, une solution plus lourde doit être envisagée, comme par exemple la réalisation de nouvelles fondations pour stabiliser votre pont ou, dans les cas les plus extrêmes, le remplacement du pont.
Dans les tous les cas, des aménagements limitant l'érosion par le cours d'eau sont conseillés, afin de préserver le lit du cours d'eau à proximité et sous le pont (par exemple, des protections de berges, la création d'un radier sous le pont...). Ces aménagements permettront de pérenniser votre pont après les travaux.
Traiter un affouillement peut s’avérer complexe, notamment si les fondations profondes sont exposées ou si la cavité est importante.
Pour remettre un pont en état, il est nécessaire de respecter quelques étapes importantes pour réaliser les travaux :
Les intervenants (AMO, bureaux d’études et entreprises) doivent être spécialisés en ouvrages d’art. L’apport d’un géotechnicien pourra également être nécessaire lors du diagnostic, de la conception et du suivi des travaux, notamment si les fondations sont détériorées.
Il est très probable que vos travaux vous obligent à intervenir dans le lit du cours d’eau, auquel cas il vous faudra préalablement obtenir les autorisations nécessaires auprès de la police de l’eau de votre département.
Pour vous aider, vous pouvez consulter les fiches ressources suivantes :
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter les documents suivants :
1°) le fascicule 10 de l'ITSEOA, téléchargeable ici : https://doc.cerema.fr/Default/doc/SYRACUSE/14137/guide-d-application-de-l-instruction-technique-pour-la-surveillance-et-l-entretien-des-ouvrages-d-ar
2°) le guide "Fondations de ponts en site aquatique en état précaire : guide pour la surveillance et le confortement", téléchargeable ici :